À ceux qui, dans les années soixante- dix du siècle dernier n’achetaient les journaux que pour les mots croisés et les mots fléchés pour se distraire , je présente un jeu auquel ils étaient également habitués et qui leur permettra de surmonter leur oisiveté, tout en renforçant leurs capacités d’observation. J’espère pouvoir leur faire revivre un petit moment de nostalgie : il s’agit du jeu des sept erreurs.
Afin de rafraichir leur mémoire , affaiblie par l’âge, j’en ai simplifié, a dessein, le principe tout en modifiant un petit peu les données.
À défaut de m’adonner à l’art de la caricature que je ne maitrise pas, je me contenterai de présenter un texte juridique, celui portant sur la composition de l’Instance de régulation de l’audiovisuel. Et je sollicite les lecteurs, plutôt les joueurs, d’y détecter les sept erreurs- dans les deux copies – dont ,en plus, les législateurs de deux pays africains revendiquent la paternité.
La première copie stipule que l’Instance de régulation de l’audiovisuel est composée de neuf membres nommés par décret présidentiel pour un mandat de 6 ans non renouvelable. Cinq membres, dont son président, sont désignés par le président de la République, alors que deux membres non parlementaires, sont proposés par le président du Sénat et deux autres membres non parlementaires, proposés par le président du Parlement.
Quant à la deuxième copie, elle stipule que cette instance comprend également neuf membres nommés par le président de la République dont son président , un membre issu des mouvements des associations féminines, un autre issu du milieu des professionnels de la communication audiovisuelle , une personnalité qualifiée du milieu des arts , une autre qualifiée du milieu des lettres , un membre issu de la communauté universitaire , trois autres membres du mouvement des droits de l’homme, du Conseil national de la Jeunesse et des associations de personnes du troisième âge.
Pour participer à ce jeu, chaque joueur est appelé à découvrir les sept erreurs dans cet article et de préciser quelle est la copie de chaque pays. L’heureux gagnant aura dix exemplaires de la loi sur l’audiovisuel des deux pays! Et afin d’aider les concurrents et de leur épargner tout recours à notre cher ” Google” ,on les orientera vers le texte original que les législateurs des deux pays africains ont “copié” sinon plagié. S’agit-il de plagiat ou d’intertextualité ce que les critiques littéraires et autres écrivains utilisent à tort et à travers? Jugeons en :
l’original de l’article stipule que la loi sur l’indépendance de l’audiovisuel public fait progressivement passer les membres de cette instance de 9 à 7 membres dont trois sont désignés par le Parlement et les autres par le président du Sénat. Quant à son président ,il est désigné par le président de la République.
Il ne reste plus à ceux qui n’ont pas le sens de l’observation bien développé ,qu’a se contenter de revoir le sens du verbe copier une loi . Cela veut dire tout simplement reprendre certaines de ses lettres et la délester de son esprit ,au nom d’une certaine spécificité politique et culturelle